Le deuxième gros projet financé sur Kickstarter, Bloodstained: Ritual of the Night, viens de sortir sur PC et Consoles. Ceci sont mes impressions du Metroidvania par Koji Igarashi.

Le financement participatif est comme une épée à double tranchant. Il peut aller du succès au flop en un instant, surtout que les fans contribuent pour leur développement. Surtout quand il s’agit d’un jeu vidéo. On a des exemples de jeux à succès comme Superhot, Shovel Knight ou FTL: Faster than Light. D’autres, peuvent être des flops épiques, comme l’a été pour Might No.9 par le papa de Megaman, Keiji Inafune.

Ce qui nous amène au premier projet le plus contribué sur Kickstarter (avant l’annonce de Shenmue 3) : Bloodstained: Ritual of the Night, par l’ex-employé chez Konami, Koji « Igavania » Igarashi.

Un projet mouvementé qui a duré 4 ans

Avant d’aller dans le jeu, il faut d’abord parler du projet Kickstarter derrière Bloodstained: ROTN. La campagne a débuté le 11 mai 2015, un an après le départ d’Igarashi de Konami. Le projet était supervisé par les mêmes personnes derrière la campagne de Mighty No.9, à savoir Inticreates, 2 Player Production et Fangamer.

La campagne Kickstarter, était un succès avec une cagnotte de plus de 5 millions de $ (5 545 991 $). Il était le projet de jeu vidéo le plus contribué sur Kickstarter, avant Shenmue 3, avec la cagnotte de 6 millions de $.

Cependant, le développement du jeu n’était pas aussi plaisant. Surtout avec les nombreux Stretch Goals promis, mais aussi le flop de Mighty No.9. Au moins, le jeu avait un an supplémentaire pour apprendre des erreurs du pseudo-Megaman, mais est-ce suffisant ?

Entretemps, le jeu retro Bloodstained: Curse of the Moon, sortait sur consoles et PC. Et il était très bien reçu par les joueurs, s’inspirant grandement de Castlevania 3: Dracula’s Curse, avec ses nombreux personnages jouables.

Le 18 juin 2019, Bloodstained: ROTN sort officiellement sur PC, Playstation 4, Xbox One et Nintendo Switch. Les seuls ports qui n’ont pas été inclus sont ceux sur PS Vita, Linux, Mac et Wii U (ce dernier étant discontinu).

Ce n’est plus l’ordre d’Ecclesia

Durant la révolution industrielle du 18e siècle, une horde de démons ravage les villes anglophones. Craignant leur disparition, la Guilde des Alchimistes parvient à créer des Cristalliseurs : des êtres humains capable d’exploiter la puissance des démons, à travers des cristaux. Sauf que les alchimistes, en sacrifiant ces Cristalliseurs, ont laissé passé les démons vers le monde réel, faisant de nombreuses victimes. L’invasion à, heureusement, été repoussé. Toutefois, deux Cristalliseurs ont survécu au rituel de sacrifice : Gebel et Miriam. Sauf que Miriam, se retrouve dans un coma profond.

Dix ans plus tard, Miriam se réveille de son coma, alors que les démons réapparaissent. Cette fois-ci, sous le contrôle de Gebel. Et le cauchemar recommence.

En voyant le synopsis, on y retrouve des points similaires à Castlevania: Order of Ecclesia. A la différence que Miriam montre plus d’émotions, comparé à Shanoa. Et il y a un lien de « fraternité » entre elle et Gebel, similaire à Shanoa et Albus.

Jusqu’ici, ce sont les premiers détails sur l’histoire du jeu. Pour ce qui est du gameplay : si vous êtes familier avec le style Metroidvania, vous n’avez aucun problème à y jouer. Le jeu repose sur l’exploration ainsi que le dégommage de démons. Vous gagnez en niveau pour devenir plus fort, vous collectez une masse d’armes et accessoires, et vous avez à battre divers boss pour avancer dans le château.

Les objets peuvent être récupérés par les monstres, dans les coffres, à acheter au magasin ou via l’alchimie. Dans le village d’Arrantville, Johannes vous offre la possibilité de convertir les matériaux récupérés dans votre expédition en armes ou équipement. Vous pouvez aussi faire des plats pour booster vos stats et récupérer de la vie ou convertir les armes en trop en matériaux.

Et plus tard dans le jeu, vous pouvez customiser Miriam avec une nouvelle coupe de cheveux, et changer la couleur du personnage.

Miriam dans toute sa splendeur.

Attrapez-les tous, ces fragments !

Ce qui m’amène aux fragments. Au même titre que Aria/Dawn of Sorrow, chaque monstre (ou du moins, pas tous), peut vous offrir un fragment. Ces fragments fonctionne comme la magie dans le jeu. Chaque fragment ont un code couleur, ayant sa fonctionnalité :

  • Rouge pour lancer des sorts uniques
  • Violet pour les sorts directionnels (stick analogue droit + R2/RT)
  • Bleu pour les manipulation de l’environnement & transformations
  • Vert pour invoquer les familiers
  • Jaune pour booster vos capacités
  • Blanc pour débloquer des techniques permanent (double saut, raccourci, …)

L’apparition des fragments reste aléatoire, se basant sur votre chance. Et il est possible de collecter plusieurs fois la même capacité, sauf pour les fragments blancs. Mais il est aussi possible d’augmenter leur puissance via l’alchimie. Avec les matériaux adéquates, vous pouvez augmenter leur rang pour booster leur puissance.

Prépare-toi à te prendre une savate ! WATAAAH!!!

Pour le reste, les villageois vous propose divers quêtes à accomplir, pour gagner du matériel ou des objets, sans passer par l’exploration. Et c’est toujours un plaisir d’apprendre plus sur la plupart des villageois.

Un jeu indépendant de qualité, mais pas parfait

Pour la présentation graphique, le jeu n’est pas si moche. L’atmosphère gothique est présent, les modèles sont bien détaillé, et le jeu est mieux rendu que dans la version beta. Sans compter que les illustrations sont réalisés par Ayami Kojima (celle derrière les couvertures de jeux Castlevania) et le légendaire illustrateur de Final Fantasy : Yoshitaka Amano
Malgré que c’est assez bizarre de voir les membres dépasser le mur, juste pour voir s’il y a une zone secret. Mais là-encore, le jeu est 2.5D.

Côté musique, ça reste du lourd ! Michiru Yamane, qui avait composé pour plusieurs titres de Castlevania, est de retour pour Bloodstained. Elle est accompagnée par Ippo Yamada (Inti Creates), qui lui aussi offre des musiques atmosphériques au jeu.

Pour les voix, vous serez satisfait selon le choix entre l’anglais ou le japonais. Côté anglais nous avons :

  • Miriam – Erica Lindbeck (Cassie Cage de MK11, Futaba Sakura, Blaze the Cat,…)
  • Gebel – Ray Chase (Noctis de FFXV, Mitsurugi de Soul Calibur 6,…)
  • Johanness – Benjamin Diskin (Megaman de Megaman 11,…)
  • Zangetsu – David Hayter (Solid Snake de Metal Gear Solid)
  • Orlok Dracule – Robert Belgrade (Alucard de Castlevania: SOTN)

Et pour les puristes japonais (même ordre) :

  • Ami Koshimizu (Kallen de Code: Geass, Ryuko de Kill la Kill,…)
  • Shusaku Shirakawa (Kiji de Blood Lad)
  • Kazuyuki Okitsu (Jonathan Joestar de Jojo’s Bizarre Adventure,..)
  • Hiroki Yasumoto (Agni de Black Butler, Sado de Bleach, Guile de Street Fighter IV et V,…)
  • Ryotaro Okiayu (Zero de Megaman X, Byakuya Kuchiki de Bleach,…)

Cependant, le jeu a quand même quelques soucis en termes de bugs graphiques, ainsi qu’au niveau du texte (espaces trop grandes). Sans compter un bug sur les coffres après l’installation de la MAJ 1.02.

Mais le plus gros soucis vient sur le portage sur la Switch. Non seulement que le jeu est restreint à la résolution 720p/60fps, le jeu souffre de lag graphique et d’inputs, même en mode « Dock ».

Vidéo test de Bloodstained (Switch) par Spawn Wave

Au final, Bloodstained est-il un pari réussi ?

Igarashi a réussi à redonner gout à l’univers Metroidvania. Au final, Bloodstained: Ritual of the Night rend justice à donner un successeur à la série Castlevania. Bien que ça soit un copié-collé des jeux Dawn of Sorrow et Order of Ecclesia, il arrive à s’éloigner de ses prédécesseurs en s’offrant une identité différente. Bien-sûr, le jeu garde certains points faibles, notamment pour ceux qui ont eu le jeu sur Switch. Mais, on espère que ces problèmes seront fixés dans le futur.

Une autre bonne nouvelle est que les futurs DLC, seront disponibles dans le future. Ce qui inclut de nouveaux personnages, un mode multijoueur ainsi que des modes inédits (Classique, Boss Rush, Rogue Like,…).

Si vous aimez les actions RPG, ou si vous êtes un fan de la série Castlevania (voir des Metroidvania en général), Bloodstained: Ritual of the Night va vous satisfaire.

Sono chi no sadame.....MIIIIIIIIIRIAM!!!!
« Sono chi no sadame…..MIIIIIIIIIRIAM!!!! »